Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) a mené la flotte du Vendée Globe dans l'océan Pacifique hier soir (UTC) en traversant l'océan Indien en traversant la ligne de longitude sous la Tasmanie à 23h45'25'' UTC.

Son chrono depuis le départ des Sables d'Olonne dimanche 11 novembre à 13h02 est de 32j 11h 43m et il est donc toujours à un peu moins de 11 heures du record de 2016 détenu par Armel Le Cléac'h. Dalin franchira d'ailleurs aujourd'hui la mi-course théorique de sa course.

Alors qu'il aborde le coin Est de la zone d'exclusion australienne, il a eu un peu moins de vent que ses poursuivants. Alors que Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) continue de reprendre des milles sur Seb Simon (Groupe Dubreuil) – il en a récupéré plus de 150 pour être à environ 50 milles – Dalin conserve une marge solide.

Simon reste optimiste malgré la perte de son foil tribord, annonçant ce matin : « Ça se passe bien, la perte du foil est toujours décevante, mais c’est comme ça, la course continue. Mon abandon il y a quatre ans était déjà un peu lié aux foils, sauf que cette fois, il n’y a pas de dommages collatéraux, et en plus la configuration météo me permet d’espérer quelque chose de sympa jusqu’au milieu du Pacifique, donc je garde espoir ! En tout cas il y a déjà eu de belles histoires avec un seul foil, cette édition est d’un tel niveau que ce sera difficile de faire la même chose qu’Alex Thomson, mais il y a sûrement quelque chose de sympa à faire donc je reste complètement dessus ! Mon objectif était de finir le Vendée Globe, je garde ça en tête en tout cas ! Peut-être que cette avarie de foil me permettra de soigner le mât et de finir la course, on ne sait jamais. »

« C’est sûr que le bateau est asymétrique maintenant, j’ai ajusté ma polaire pour les routages, donc sur un bord, il me manque environ 30% du bateau. Après je n’ai pas l’impression que ça change fondamentalement les trajectoires, ça me ralentit juste un peu sur bâbord amure, ça ne se remarque pas vraiment quand l’état de mer est vraiment horrible, ça se remarquera plus quand la mer sera plus longue et que le foil permettrait sinon de prendre des surfs que je n’ai pas pu prendre ! En espérant que le Pacifique soit un peu plus tribord amure pour que ce soit un moment sympa ! »

Sam Davies (Initiatives Coeur) vient de passer le Cap Leeuwin : « Ça va mieux maintenant car j’ai mon système de gestion de batterie sous contrôle donc je n’ai pas eu de coupure de courant depuis un moment heureusement. Je surveille toujours le réglage, ce n’est pas parfait. J’ai encore du travail à faire pour être sûr de pouvoir continuer à charger mes batteries sans prendre trop de risques. Pour l’instant, c’est vraiment agréable de naviguer, au large le soleil était presque levé mais maintenant le brouillard est de retour. Je viens de passer le Cap Leeuwin et j’ai eu une petite période calme, ce qui était bien car j’avais du travail à faire sur l’ étrave pour me protéger de certaines irritations et cela m’a donné un peu de temps pour le faire. Maintenant la brise est revenue et nous devrions avoir du reaching rapide au cours des prochaines 24 heures mais rien de trop grave. Pour être honnête, je n’ai pas mis en route d’autres concurrents car j’ai eu quelques problèmes à régler. J’ai donc également utilisé ces points lumineux pour faire de très bons contrôles sur le bateau. Je me concentre donc davantage sur ma route, sur la direction que je prends, sans trop regarder le reste de la flotte. Je regarde évidemment les trois bateaux avec lesquels je suis, Boris, Juju et Clarisse. C'était frustrant d'avoir perdu quelques milles sur Boris et Justine, mais mon objectif est de rester avec ce groupe. C'est tout ce que je regarde pour le moment. Et la course est encore très longue, donc je ne peux pas faire grand-chose, je navigue du mieux que je peux avec ce que j'ai.

L'océan Indien a été fidèle à lui-même, je pense que notre groupe a en fait échappé le mieux aux dépressions massives et agressives. L'énorme dépression que les leaders avaient eue nous l'avons eue juste avant eux et elle était un peu plus jeune et pas si grosse et développée mais elle était assez difficile car nous étions dans le courant des Aiguilles et c'était donc une excellente entrée dans l'Indien avec un état de mer odieux et le front qui passait. C'était donc un bon rappel de ce à quoi peut ressembler l'océan Austral. Mais à part ça, nous avons échappé au pire des basses pressions et nous venons de traverser l'océan Indien à peu près à bâbord, avec des moments de vents plus forts et plus légers mais un état de mer vraiment odieux jusqu'aux Kerguelen, c'était fidèle à l'Indien. Je pense que l'Indien est toujours difficile à cause de l'état de la mer, des courants, la dépression est vraiment jeune et agressive et ensuite cela dépend juste de l'endroit où vous accrochez et de la vitesse à laquelle vous naviguez. « On voit qu’avec les foilers, on aura une ou deux dépressions, mais comme on va un peu plus vite, on reste plus longtemps avec eux, donc on est moins touchés par les dépressions que ceux qui sont plus près de l’arrière de la flotte. Ce sont eux qui souffrent vraiment. Et c’est la même chose à chaque fois que je vais dans l’océan Indien, c’est l’arrière de la flotte qui est le plus touché et cela me semble très injuste. L’océan Indien m’a bien réussi, mais je serai certainement ravi de changer d’océan en Tasmanie et de passer dans le Pacifique. »

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